Benchmark des Plateformes de Gestion de la…
546 Mds $ ont été investis pour verdir l’économie mondiale en 2018. D’ici à 2030, les entreprises publiques et privées doivent se mobiliser fortement et multiplier leurs investissements annuels par 17 afin d’atteindre les objectifs de développement durable.
Les investissements mondiaux en faveur du climat augmentent en moyenne de 9,8% par an depuis 2013. Ils ont atteint 546 Mds $ en 2018. Les énergies renouvelables attirent la majorité des investissements (58%) grâce à leur maturité mais restent toujours fortement minoritaires dans le mix énergétique mondial (4%).
Au niveau mondial, le secteur privé (56% des investissements) se concentre sur les projets aux technologies les plus matures et aux business models les plus établis. Le secteur public (44% des investissements) quant à lui investit dans des technologies moins matures. La France mobilise 8,3% des investissements mondiaux en faveur du climat, avec une large partie à destination de l’efficacité énergétique (43% des investissements).
Ces investissements étant largement insuffisants pour atteindre les objectifs mondiaux et contrer le réchauffement climatique, la dynamique de la finance verte se met en place. L’Europe se positionne comme leader de la finance verte avec 45% des émissions mondiales de green bonds et un environnement réglementaire permettant de soutenir son développement. En France, les acteurs financiers sont mobilisés avec notamment 704 fonds labellisés comme durables.
Les banques mettent en place des politiques d’exclusion et des méthodes de quantification dans le but d’investir dans les actifs verts. Elles peuvent s’inspirer des assureurs pour renforcer la prise en compte du risque climatique. Si elles ont pris des mesures, dont le niveau d’ambition ne cesse de croître, les outils à destination des PME et des particuliers restent encore peu développés.
Les green bonds sont les produits les plus standardisés de la finance verte ce qui explique leur succès. Ils ont atteint 257,7 Mds $ dans le monde en 2019, en croissance de 54% par rapport à 2018. L’émission d’un Green Bonds nécessite un engagement fort et régulier de l’émetteur tout au long du projet. Cette exigence, en termes de transparence et de reporting, constitue le principal frein à l’expansion des Corporate Green Bonds.
Avec 8,75 Mds €, Engie est l’acteur du secteur énergétique ayant émis le plus de green bonds au monde, cela confirme la position des sociétés françaises comme moteurs sur ce segment de la finance verte.
Cependant, avec seulement 17% de green bonds certifiés et de plus en plus de secteurs couverts, le risque de greenwashing ne doit pas être minimisé.
Chaque pays en Europe développe son propre système de labellisation, avec parfois plusieurs labels qui entrent en concurrence. Avec l’arrivée de la taxonomie, une forme d’harmonisation va sans doute s’imposer, car c’est un des axes de plan d’action de la Commission européenne. Un label sort particulièrement du lot étant donné sa proximité avec la taxonomie : le label belge Towards Sustainability.
L’arrivée de cette taxonomie, initialement prévue pour fin 2020, a été repoussée pour 2022. Un groupe de 35 experts, issus d’institutions publiques ou privées (Allianz, BNP Paribas AM, la CBI ou encore Mirova), formant le Technical Expert Group on Sustainable Finance (TEG), a été invité dès 2018 à travailler sur les piliers de cette taxonomie, à partir d’un benchmark des labels existants.
De 90 000 Mds $ à 100 000 Mds $, c'est la somme nécessaire d’ici à 2030 pour financer les infrastructures vertes compatibles avec l’accord de Paris, selon la Banque mondiale ou la Climate Bond Initiative. En plus d’être une somme conséquente (plus que tous les actifs sous gestions mondiaux actuels soit 92 000 Mds $) difficile à mobiliser, un autre point de blocage est à prendre en compte pour affecter ce montant à la transition : le nombre de projets. Peu de projets peuvent être clairement identifiés et leurs niveaux de maturité varient. Une généralisation de la taxonomie européenne à l’échelle mondiale pourrait permettre de donner le cadre nécessaire à l’identification de ces projets.
Afin d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris il serait nécessaire de multiplier par 17 les investissements annuels de manière globale, ce qui correspondrait pour les acteurs financiers à augmenter du même ordre leurs investissements en faveur du climat. Les plans de relance suite au Coronavirus doivent donc nécessairement intégrer cette dimension afin d’atteindre les objectifs.