La reconversion, parent pauvre des politiques d…
La France prétend aujourd’hui à la course du « meilleur championnat » en termes de vente de droits TV domestiques en se classant entre l’Angleterre et l’Espagne pour la période 2019-2022. Cependant, ses concurrents anglais et espagnols gardent une large avance sur le plan international.
Un montant record (+60% par rapport au dernier contrat) et un nouvel acquéreur sur le marché français : voici les faits marquants des droits TV de la ligue 1 pour la période 2020-2024. La France prétend aujourd’hui à la course du « meilleur championnat » en termes de vente de droits TV domestiques en se classant entre l’Angleterre et l’Espagne pour la période 2019-2022. Cependant, ses concurrents anglais et espagnols gardent une large avance sur le plan international. Comment expliquer de telles disparités aujourd’hui ?
La Ligue française de football, LFP, a réussi à dépasser la barre du milliard d’euros dans la vente des droits TV de Ligue 1 2020-24. Ce nouveau record est dû à l’arrivée inédite de l’opérateur espagnol Mediapro qui a raflé les droits de diffusion.
Mediapro est un groupe espagnol majoritairement détenu par un fonds chinois. Suite à l’appel d’offre de la LFP, le groupe l’emporte aux enchères en proposant un chèque de 3,459 milliards d’euros pour les saisons 2020-2024 comprenant les lots 1, 2 et 4 c’est-à-dire les matchs du dimanche soir, du vendredi soir et du dimanche après-midi.
Mediapro souhaite créer une chaîne 100% dédiée au football :
Ses « concurrents » français restent sceptiques quant à la rentabilisation de ces droits et évoquent déjà une possibilité de sous-licence par Mediapro. Toutefois, Jaume Roures, PDG de Mediapro a déclaré dans la presse :
« Notre modèle économique est très clair. Nous allons fabriquer une chaîne 100 % foot et nous allons la commercialiser auprès de tous les opérateurs du marché et en direct sur Internet. Nous écartons l’idée de sous-licencier une partie de nos droits. Car si nous revendions une partie des droits à Canal+ par exemple, nous appauvririons l’offre de notre propre chaîne. Et ce n’est pas le but. »
La hausse de 60% des droits TV domestiques induit de nombreux bénéfices pour l’ensemble du football français :
La coupe aux grandes oreilles reste l’un des évènements sportifs les plus suivis en France, ce qui rend la course à l’acquisition des droits encore plus exigeante. Après la domination du groupe Canal jusqu’en 2012 puis la reprise en main par BeIN jusqu’à 2018, Altice devient le nouveau détenteur des droits et ce jusqu’à 2021.
SFR, opérateur historique détenu par Altice, illustre parfaitement le phénomène de la convergence Télécoms & Médias observé depuis quelques années en France. L’opérateur en a été l’un des précurseurs avec la création en 2016 de 6 chaînes et d’une nouvelle offre de contenu autour de sous-ensembles : SFR Sport, SFR News, SFR Presse, SFR Play … SFR Sport ayant remporté l’appel d’offre exclusif pour la diffusion de la Premier League et de la Ligue des Champions.
Les objectifs de ce positionnement marché sont nombreux :
L’année 2018 a marqué un changement de cap du groupe et une ouverture vers le « partage » des droits obtenus :
Avec sa posture de « meilleur championnat du monde », due à son niveau mais également à ses audiences et la vente de ses droits TV, le championnat anglais reste en lead dans la course des championnats les plus chers.
Tandis que son concurrent français passe devant dans la course à la vente des droits TV domestiques, La Liga a choisi de miser gros sur le volet international. En effet, les espagnols mènent une large campagne de promotion de leur football à l’étranger notamment en Asie du Sud-Ouest.
Le slogan de la Liga est autoporteur : « Le monde est notre terrain de jeu ». Alors que les droits domestiques semblent se diriger vers une prochaine stabilité, le désir de s’exporter à l’international ne cesse de croître en Espagne :
Les droits TV dans le football ont connu une croissance fulgurante durant ces dix dernières années et ont vu les opérateurs télécoms se mettre à y investir drastiquement (BT en Angleterre, Telefonica en Espagne et SFR en France). Depuis peu, ces nouveaux acteurs sont fortement bousculés par un nouveau concurrent (notamment en Espagne et en France), Mediapro, principalement détenu par un groupe chinois. Grâce à lui, les droits TV de la ligue 1 ont bondi de 60% pour les trois prochaines années. Cette augmentation pourrait par exemple avoir un impact considérable sur le prix des places au stade, réduisant l’écart actuel observé avec l'Angleterre et l’Espagne (sur la base des prix moyens maximums d’un billet au stade).
Cependant il reste une question primordiale à laquelle Mediapro devra répondre : comment rentabiliser un achat aussi faramineux ? Car si le seuil de rentabilité n’est pas atteint, les clubs seront les premiers à en souffrir. Comme en Angleterre, où la faillite du média ITV Digital a provoqué la faillite de 15% des clubs de deuxième, troisième et quatrième division.