La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Arnaud Aymé, Associé chez Sia Partners, est interviewé par M6 au sujet de l'installation du Wifi à bord des TGV.
Arnaud Aymé, Associé chez Sia Partners, est interviewé par M6 au sujet de l'installation du Wifi à bord des TGV. Il revient en particulier sur la nécessité pour l'opérateur ferroviaire historique de préparer la libéralisation tant du ferroviaire domestique à moyen terme que du transport par autocars à court terme.
La Secrétaire d'Etat au Numérique, Axelle Lemaire, a annoncé que la SNCF allait lancer un appel d'offres en février 2015 afin d'équiper les TGV d'une connexion Wifi. Couteuse et technologiquement compliquée à mettre en place, cette innovation reflète la nécessité pour la SNCF de s'adapter aux contraintes concurrentielles à venir.
La SNCF bénéficie encore d'une position dominante sur le transport collectif de voyageurs en France, dont seul le trafic international est libéralisé : l'opérateur privé Thello exploite des trains entre la France et l'Italie, et iDBUS (filiale de SNCF) et Eurolines exploitent des lignes d'autocars vers les différents pays limitrophes. Cependant cette position est en passe d'être fragilisée. A moyen-terme tout d'abord avec l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire domestique envisagée pour 2019 environ. A court-terme également : la loi Macron - qui devrait entrer en vigueur durant l'année 2015 - prévoit la libéralisation du transport domestique par autocar.
La SNCF va devoir rivaliser en termes de services proposés, d'où l'urgence et l'importance de l'installation du Wifi à bord des TGV :
Cela dit, la SNCF ne part pas de zéro. Débuté en 2007, le projet Box TGV a été officiellement lancé en 2010 sur les lignes du TGV Est. Le but était d'offrir aux usagers une connexion Wifi payante au tarif de 5€ de l'heure. Trop couteux, non rentable et technologiquement complexe à mettre en place (impossibilité de déploiement pour les trains duplex par exemple) le projet a finalement été abandonné en décembre 2013.
La SNCF peut néanmoins capitaliser sur cet expérience tant d'un point de vue technique (réseaux 3G/4G) qu'opérationnel (fiabilité de la connexion, services et portails proposés ...) pour construire une solution plus viable à l'orée de l'année 2016.
Le premier obstacle à la mise en place de ce service de Wifi embarqué est son coût. La SNCF a estimé à 350.000 euros les frais d'équipements d'une rame de TGV et il y en aurait 450 à équiper. Le budget d'installation serait ainsi de plus de 157 millions d'euros. Total auquel s'ajouteront les coûts de fonctionnement et de maintenance. Plusieurs modèles sont possibles pour couvrir ces coûts : en augmentant le prix du billet, en proposant le wifi comme une option payante, ou encore par l'accès à des contenus payants ou la diffusion d'encarts publicitaires.
La principale contrainte technologique repose sur le fait de proposer un service fiable et de bonne qualité malgré l'environnement. La vitesse dans un premier temps (supérieure à 300 km/h) ; les spécificités géographiques que rencontrent les TGV : tunnels, reliefs ; mais également les limites actuelles de la couverture 3G.
Pour pallier à cela, il est primordial que la technologie employée prenne ces différents aspects en compte et réussisse à se baser sur un mix complémentaire de l'existant : technologie 3G et/ou 4G, connexion satellitaire, standard WiMax.
Enfin, la mise en place d'un tel système requiert une collaboration active entre de nombreux acteurs :
La complexité du projet mais aussi la pluralité et la diversité de ces acteurs vont obliger la SNCF à créer une organisation à la fois agile et flexible mais également à même de garder une « logique projet » orientée client.