La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Grâce à l’afflux des nouvelles technologies et la véritable révolution numérique qui s’en suit, l’industrie 4.0 s’impose progressivement sur le territoire français. Ce marché est centré sur 4 axes majeurs et nécessite un investissement de 130 Mds€ pour l’adaptation de l’ensemble de l’industrie manu
En France, l’Alliance de l’Industrie du Futur, Association de loi 1901 regroupant des organisations professionnelles, de recherche, académiques et de financement, organise et coordonne, au niveau national, les initiatives, projets et travaux tendant à moderniser et à transformer l’industrie en France. Ainsi, le label Vitrine du futur récompense les entreprises ayant concrètement développé un projet d’Industrie 4.0.
Ces projets portent principalement sur les domaines de l’énergie, de l’aéronautique et de l’automobile et se focalisent sur quatre axes majeurs. Sia Partners estime que les projets reconnus de l’industrie 4.0 mettent en lumière les tendances dans la modernisation de l’outil industriel. Cette modernisation nécessiterait cependant un investissement de 130 Mds€ à l’échelle de l’industrie manufacturière en évolution des pratiques et des équipements.
L’Industrie 4.0 traduit l’intégration de nouvelles technologies au sein des usines pour optimiser les processus de fabrication, s’adapter rapidement aux attentes des clients et favoriser la personnalisation des produits. L’Industrie 4.0 impacte l’ensemble de la chaîne de valeur et tous les niveaux de la supply chain par l’introduction de nombreuses technologies innovantes permettant une agilité accrue, une flexibilité optimisée des moyens de production et une collaboration digitale entre les acteurs.
L’objectif de ce concept est de transformer les usines classiques en usines dites « intelligentes » ; c’est à dire plus à même de répondre à une demande qui se veut plus personnalisée. Avec des indicateurs comme les big data ou l’utilisation de l’intelligence artificielle, les usines sont capables de répondre aux exigences client en fournissant des produits uniques et différenciants à moindre coûts. L’industrie 4.0 révolutionne le fonctionnement classique de l’industrie et ouvre à des perspectives nouvelles et encourageantes pour les entreprises.
Depuis 30 ans, les indicateurs économiques montrent une baisse de la part de l’industrie dans l’économie. Cependant, la consommation française de produits industriels se maintient au profit de produits importés, creusant le déficit commercial de l’industrie. Dans un contexte de crise sanitaire et économique causée par le Covid-19, des limites au système économique et industriel apparaissent. A la sortie de cette crise, l’Industrie 4.0 pourrait être un levier pour augmenter la résilience du système face à de nouvelles crises.
Dans cette optique, la transformation industrielle est donc un virage important pour l’économie française. En 2015, Afin d’accompagner les entreprises pour développer l’industrie 4.0, la France a lancé le programme « Alliance Industrie du Futur ». L’objectif pour le gouvernement est d’aider les entreprises dans la digitalisation de leurs outils de production. Autres actions mises en place pour encourager les entreprises dans cette voie ; la création de projets labellisés Vitrine de l’industrie » pour récompenser les sociétés qui ont développé des projets novateurs en lien avec la transformation numérique des industries.
Le gouvernement a labellisé 86 projets depuis 2016 dans le but de promouvoir l’Industrie 4.0 sur l’ensemble du territoire Français. Notre analyse a porté sur 3 domaines d’activité majeurs : l’énergie, l’aéronautique et l’automobile.
L’étude réalisée autour des projets labellisés de ces trois domaines d’activité principaux fait ressortir 5 enjeux majeurs de développement de l’industrie 4.0.
S’il existe ainsi une forte tendance à l’amélioration et la digitalisation de la production, un fort accent est également mis sur la place de l’humain dans les process industriels.
Le retour d’expérience des différents projets Industrie 4.0 labellisés par l’Alliance Industrie du futur montre que les investissements nécessaires sont encore très élevés. La généralisation de ces investissements au secteur industriel nécessiterait 150 Mds€ ou 130 Mds€ pour l’industrie manufacturière seule. Cela met ainsi en avant la nécessité de réduire les coûts des solutions dédiées à l’industrie 4.0 et, pour les entreprises, de cibler les solutions leur convenant le mieux et permettant ainsi les meilleurs retours sur investissement.
L'Industrie 4.0 n'agit pas seulement sur la compétitivité des usines, par un abaissement des coûts de production, via l'automatisation des chaînes de production et la prédictibilité offerte par l'analyse des données par l'IA, mais aussi sur la capacité d'offre de nouveaux services à valeur ajoutée, autour des produits industriels ou d'étendre la vie des produits grâce aux nouvelles technologies. La dimension servicielle est d'autant plus importante, qu'elle accompagne le repositionnement de certaines entreprises plus en aval sur la chaîne de valeur leur permettant de capturer une part de la VA en B2B2C sans paupériser le réseau de distribution.
Enfin, les nouvelles technologies et notamment le métaverse vont jouer un rôle essentiel dans le développement et renforcement des compétences clées, actuellement sous tension pour accompagner cette réindustrialisation. Le jumeau numérique, la 3D et AR/VR vont accélérer le compagnonnage 4.0 et ainsi pérenniser le savoir-faire industriel français notamment sur les sujets d'excellence pour lesquels nous sommes souvent reconnu internationalement.