La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Cette étude, réalisée par Sia Partners, a pour objectif d’évaluer le volume et les typologies de produits cosmétiques concernés par la loi Agec. Afin de gérer les impacts opérationnels des entreprises du secteur, trois chantiers ont été identifiés.
Face à l’urgence climatique, la loi n°2020-105 Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC) du 10 février 2020 va profondément transformer l’économie française d’ici 2040.
Composée d’une centaine de mesures, elle s’articule autour de cinq axes principaux :
L’industrie cosmétique est un secteur qui sera particulièrement touché par cette loi. En effet, il ne sera plus possible de vendre des produits cosmétiques rincés contenant des microplastiques et autres substances préoccupantes, d’avoir un packaging à usage unique ou encore de détruire ses invendus. Il faudra également introduire de nouveaux logos et nomenclatures sur les packagings afin d’informer le consommateur sur l’impact sanitaire et environnemental du produit. Enfin, de nouveaux systèmes d’incitation monétaire seront mis en place afin d’impliquer les industriels dans l’ensemble du cycle de vie produit.
Après avoir étudié la loi Agec, nous avons identifié les principales mesures ayant un impact direct sur l’industrie cosmétique et dressé une chronologie.
Depuis le 1er janvier 2022, les acteurs des industries cosmétiques ont (Art.13 ; Art.35 ; Art 62 ; Art. 112) :
A partir du 1er janvier 2026, les acteurs auront (Art.82) :
Sia Partners a réalisé une étude d’impact de cette loi et un état des lieux du marché permettant d’identifier le volume et les typologies de produits concernés par les règlementations de la loi AGEC pour le secteur de l’industrie cosmétique. En utilisant un outil de data science, « Ingredient Screener », développé en interne, nous avons pu analyser la composition de plus de 10 000 produits de 124 marques vendus sur le site un e-commerçant majeur de la cosmétique. L’essentiel des analyses sont concentrées sur la présence de microplastiques et de perturbateurs endocriniens.
La législation, à date, n’ayant publié aucune liste officielle des substances pouvant être qualifiées comme perturbateurs endocriniens ou microplastiques, nous avons répertorié ces ingrédients via des données publiques présentes sur un e-commerçant majeur de la cosmétique et INCI Beauté.
Afin de cibler les catégories et sous-catégories de cosmétique les plus touchées par ces mesures, nous avons cherché à identifier les produits contenant au moins 1 ingrédient controversé ou perturbateur endocrinien.
Le graphique ci-dessous illustre la part de produits concernés par catégorie.
Les microplastiques sont très présents dans les produits rincés des catégories cheveux et soin. En effet 75 % des colorations, 41 % des shampoings et 57 % des produits coiffants contiennent au moins un ingrédient microplastique présent dans la liste préétablie. Pour la catégorie soin, elle est fortement impactée par les produits solaires (à 47 %) mais aussi les produits de soin de visage (à 39 %).
De plus, les perturbateurs endocriniens sont aussi surreprésentés dans les catégories cheveux et soin puisque 42 % de la catégorie cheveux, notamment par les produits coiffants, et 62 % des produits solaires présentent au moins un ingrédient de perturbateur endocrinien de la liste. Toutefois, il ne faudra pas négliger la catégorie maquillage ; 42 % des produits ongles et 32 % des produits teints en contiennent aussi.
Nous avons également identifié les segments les plus touchés par les produits contenants au moins 1 ingrédient controversé ou perturbateur endocrinien. Le graphique ci-dessous illustre la part de produits concernés par segment.
Au sein du segment Luxe et Premium, 50 % des produits contiennent au moins un ingrédient microplastique (à 43 %) et 42 % au moins un perturbateur endocrinien. Ce segment sera le plus impacté par cette loi, contrairement au segment des « Beauté engagée* » (à l’exception des marques Made In France), qui possède un taux de présence le plus faible, notamment grâce à la beauté bio.
Comme pour l’ensemble du marché des cosmétiques, les catégories cheveux et soin de ce segment seront le plus impactées :
Toutefois, il ne faudra pas négliger les catégories grande consommation et milieu de gamme et cosmétiques actives qui possèdent des microplastiques et perturbateurs endocriniens dans environ 1/3 de leurs produits.
Afin d’aller un peu plus loin, nous avons identifié les principaux microplastiques et perturbateurs endocriniens présents dans les produits cosmétiques par catégorie. Vous trouverez une synthèse des principaux ingrédients avec la part des produits concernés par catégorie.
Des microplastiques reviennent fréquemment dans les formules dont le Polyethyelene Glycol utilisé comme tensioactif, nettoyant, émulsifiant, agent de conditionnement de la peau et humectant et l’Acrylates Copolymer utilisé comme antistatique, agent fixant et filmogène. Le Polyethylene Glycol est le microplastique utilisé le plus fréquemment dans les produits du panel (30 % des articles). Ces deux microplastiques sont notamment très présents dans les shampoings, colorations ainsi que dans les soins (visages, corps ou encore solaire). Ils devront être retirés des composants des produits rincés d’ici le 1er janvier 2026.
Le Benzyl Salicylate et le BHT sont les composants controversés les plus présents. Le benzyl salicylate (agent parfumant et UV-absorbant) et le BHT (anti-oxydant et stabilisateur) sont présents dans toutes les catégories de cosmétique :
Face à ces enjeux, trois chantiers apparaissent comme prioritaires pour gérer les impacts opérationnels des nouvelles réglementations :
Chantier n°1 : Sur l’interdiction des microplastiques dans les ingrédients des produits cosmétiques rincés, il faut notamment :
Chantier n°2 : Sur l’obligation d’informer les consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens, les caractéristiques environnementales ainsi que découlant du chantier n°1, il est fondamental :
Chantier n°3 : Sur l’interdiction de détruire les invendus, il faut en priorité :
Notre étude a démontré que la loi Agec va fortement impacter l’industrie des cosmétiques et le travail des équipes associées. En effet 1 produit cosmétique sur 2 contient au moins un ingrédient ciblé par cette loi.
Afin d’anticiper les changements et de réduire les impacts opérationnels de ces nouvelles réglementations, les entreprises du secteur devront :
Nos équipes accompagnent actuellement nos clients sur ces sujets en capitalisant sur nos différentes technologies Ingredient & Label Screener, Optiwise ou encore Competitive Pricing.
Si vous êtes intéressés par une de nos offres ou souhaitez obtenir un détail de cette étude avec un focus de votre marque, merci de nous contacter.
Beauté engagée* concerne les produits de la beauté bio, la beauté naturelle, la beauté clean, la beauté vegan et la beauté Made In France.