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L'adaptation du domicile rend plus concret le bien-vieillir "chez soi", aspiration forte des personnes âgées
Cet article fait partie de notre série "Dossier Autonomie et Bien-vieillir." Cliquez ici pour le premier et le troisième article.
De plus en plus de personnes envisagent d’adapter leur logement. D’après une étude HappyDemics pour Sia Partners sur la perte d’autonomie, un tiers des français de plus de 60 ans ont ou comptent adapter leur logement afin de leur permettre de rester à leur domicile. 21% des français de plus de 60 ans l’ont déjà fait de manière effective.
Des solutions continuent de se développer pour améliorer le domicile, le rendre plus sûr et plus adapté, et ainsi favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible. Ces adaptations sont de plus en plus plébiscitées par les personnes âgées, qui peuvent ainsi envisager de demeurer sereinement à leur logement. Différents types d’aides existent : aide humaine, aide technique, aide financière.
Ainsi, des interventions sont possibles pour rendre le logement plus adapté et plus sécurisant lorsque l’on vieillit :
Parmi les 29% des français qui ont déjà ou comptent adapter leur logement, plus de la moitié privilégient le réaménagement de la salle de bains et de douche. Les nouvelles technologies se développent également dans la prévention et la prise en charge de la perte d’autonomie.
Si tout ne peut se régler par ces aides dites « techniques », elles peuvent être complétées par des aides humaines et financières.
Globalement les taux d’information concernant les aides (financières, humaines, techniques) sont bons puisque 64% des français interrogés s’estiment suffisamment informés.
Des personnes âgées de 60 ans ou plus bénéficient d’au moins un type d’aide sociale pour le soutien à l’autonomie en 2018
8,5%
Que l’on soit propriétaire ou locataire, des aides financières existent. De nombreux acteurs se mobilisent par des “coups de pouce” financiers pour l’aménagement du domicile, qu’ils soient publics ou privés (ANAH, caisses de retraite, collectivités territoriales, Groupe Action Logement, …). En effet, les propriétaires souhaitant réaliser des travaux d’adaptation pour continuer à vivre chez eux dans des conditions adaptées peuvent se tourner vers différents organismes pour obtenir des aides financières (au-delà des aides de PCH et ou d’APA). Les conditions et les montants de prises en charge sont toutefois propres à chacun[1].
Les aides dont peuvent bénéficier les locataires sont les mêmes que celles pour les propriétaires, ne sont pas concernées les aides des caisses de retraite. Les locataires peuvent ainsi faire, à leur frais et sous conditions, des travaux d'adaptation du logement.
Pour les aides de l’ANAH, une distinction existe. Un locataire peut, sous réserve d’acceptation du propriétaire, déposer une demande d’aide à sa place pour aménager le logement. C’est dans ce cas le locataire qui finance les travaux. En effet, les aides de l’ANAH sont d’ordinaire réservées aux propriétaires.
De nombreux dispositifs d’aide se développent et les initiatives en faveur de la perte d’autonomie se multiplient. Si les offres et services à destination des particuliers se multiplient, la famille et les « proches aidants » gardent une place prépondérante auprès des personnes en perte d’autonomie, leur rôle et leur nombre est en croissance.
Les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) qui accompagnent les personnes en perte d’autonomie, voient leur rôle renforcé face aux besoins induits par le vieillissement de la population. Pour autant, les acteurs du secteur n’arrivent pas à satisfaire la demande. Les ruptures dans l’accompagnement sont de plus en plus fréquentes[1]. A titre d’exemple, les SSIAD ont déclaré avoir refusé 14% des demandes de prise en charge, et 8% pour les SSAD.
Ces ruptures sont dues notamment à des difficultés de recrutement et un turn-over très important des effectifs. Si 96% des structures ont ouverts des postes en 2019, pour 66% d’entre elles, les postes sont toujours vacants. Les raisons sont multiples : manque d’attractivité de la rémunération pour les aides à domicile, demande constante de revalorisation des grilles salariales, dégradation des conditions de travail, épuisement lié à la crise sanitaire, etc.
des SAAD interrogés indiquent que le manque de personnel est une des causes les plus communes de refus de prise en charge
31%
des personnes âgées de 60 ans ou plus bénéficient d’au moins un type d’aide sociale pour le soutien à l’autonomie en 2018
65%
Il apparait nécessaire de redonner du sens au travail des soignants, dont le besoin en emploi est croissant. Le rapport « grand âge et autonomie » évalue à 140 000 le nombre d’ETP supplémentaires à recruter en établissement et à domicile d’ici 2030 pour faire face aux besoins induits par le vieillissement de la population. Des premières mesures ont été annoncées, et notamment une augmentation de 20 millions d'euros de l'enveloppe consacrée par la CNSA au soutien du secteur en 2020, dans l’attente de la loi Grand Age et Autonomie. Autre mesure annoncée en faveur du domicile : le financement par la CNSA d'actions de modernisation et de professionnalisation de l'aide à domicile à hauteur de 45 M€, cette année également. Pour soutenir les innovations dans le secteur, un travail d'évaluation des nouveaux modèles d'aide à domicile est en cours de réalisation avec comme objectif, le passage à l’échelle des innovations réussies.
Les acteurs de l’aide et du soin à domicile sont des maillons essentiels des parcours personnes âgées et handicapées. Selon le degré d’autonomie de la personne, ils constituent un train d’union entre les acteurs du sanitaires et les établissements médico-sociaux. Les modes de fonctionnement de ces équipes, souvent de tailles réduites et autonomes sur un territoire, constituent un terreau fertile pour le développement de modes d’organisation inspirés du modèle Buurtzorg.
L’organisation Buurtzorg repose sur des principes simples et duplicables. Les équipes travaillent par zone et sont responsables des patients sur une zone. Une équipe est composée de 10 à 12 personnes et 50 à 60 patients sont pris en charge par une même équipe, pour 10 000 habitants maximum. Dès qu’une zone est couverte, une autre équipe se forme afin d’assurer une continuité de soins des patients par les équipes et une bonne prise en charge de ces derniers. Les équipes s’autopilotent et auto-coordonnent leur activité au sein de leur zone : planning, réalisation des soins, nouveaux patients, financement des activités, lien avec les prescripteurs, sans lien hiérarchique au sein des équipes.
L’organisation est exclusivement entre les mains de chaque équipe autogérée, et organisée localement. Sur les 10 000 infirmiers que compte l’entreprise, seulement 50 personnes, basées au siège, sont affectées à leur accompagnement et aux tâches administratives. 21 coachs accompagnent également les équipes pour leur venir en aide en cas de conflit ou de dysfonctionnement. Les fonctions supports sont réduites à leur plus simple appareil. Les frais de structure ont ainsi été drastiquement réduits. Le siège est de petite taille, d’une moindre importance, dans une logique d’animation. La place est donc largement dédiée à l’opérationnel. La responsabilité des infirmiers est accrue et le sentiment de prodiguer des soins de qualité et un accompagnement personnalisé renforce leur satisfaction.
Le modèle Buurtzorg repose sur une connaissance des besoins individuels du patient pour évaluer son écosystème afin de mettre en place un plan de soins personnalisé. Le parcours de soin est individualisé, suivi et procure un sentiment de confiance chez le patient.
Les initiatives liées au modèle Buurtzorg se développement en France aussi bien auprès de services de soins infirmiers à domicile que de services d’aides à domicile. Le collectif humains d’abord regroupe ainsi différentes structures engagées dans une démarche Buurtzorg d’amélioration de la qualité des soins.
Autre initiative, la CNSA, AG2R, les départements de l’Eure et du Nord et des SAAD se sont engagés dans une expérimentation d’adaptation du modèle Buurtzorg à l’aide à domicile.